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Respons'Able
28 janvier 2012

Cas d'école: La citoyenneté commence là

Ce qui pourrait servir d’exemple…

 

Depuis que j’ai porté mon regard sur le monde, il m’arrive d’être très critique vis-à-vis de ma profession (banque, finance, économie) et de porter un regard tout aussi critique à l’égard de mon pays, la France.

Il m’est parfois reproché de ne pas porter cette même critique à l’encontre de mon pays d’adoption, la Suisse, et notamment dans ses différentes imbrications liées à l’argent (paradis fiscal, secret bancaire, or juif, etc).

C’est un fait. La principale raison est simple : c’est, à mes yeux,  aux citoyens suisses de porter ce regard critique, et pour l’heure, ce devoir n’est pas le mien.

Toutefois, vivant dans ce pays depuis plus de  20 ans, maman d’une petite Suissesse, je me dois de souligner ce que j’estime être « bien », « positif » dans mon pays et canton d’accueil.

Au sujet de l’école, de son rôle, et de ce qu’elle apporte ou peut apporter comme base à tous les enfants scolarisés, sans préférence d’origine, de culture, d’appartenance, de classe.

 Donner les moyens de constituer une base : Accès à la culture, développement personnel, classes avec de faibles effectifs, thématiques « citoyennes », « environnementales », « alimentaires », etc. via le jeu, les histoires et les « cas pratiques ».

Genève est la ville au monde qui compte le plus de nationalités différentes. Ceci s’explique en grande partie par son aspect « international », siège ou antenne des principales organisations internationales : ONU, OMS, OMC, Croix rouge, Unicef, OMPI, etc.

Sans compter le personnel des grandes multinationales internationales, des grandes banques internationales, des sociétés de négoce, le personnel « diplomatique », les « étudiants universitaires étrangers », les « réfugiés politiques » ou les « binationaux » en quête d’un mieux vivre.

La coloration des classes est une chose qui devient de l’ordre « naturel ». Il n’y a pas cette image de classe « aux têtes blondes », juste des classes « colorées »

Ce qui surprend par contre, c’est de voir toutes ces petites têtes, multiculturelles, défiler fièrement lors de l’Escalade (épopée genevoise), pour les promotions scolaires, et d’être fiers d’être Suisses, d’être « Genevois », de leur « croix blanche » et de leur « pays » (aux si beaux paysages) . Il ne leur est pas nécessaire d’être chrétiens, de parler l’une des langues officielles à la maison, d’être « blancs », pour que ces enfants se sentent fiers d’être Suisses, et en même tant, de posséder d’autres cultures, d’autres appartenances.

Et je n’ai pas besoin de regarder très loin. Ma fille est bien de maman française (aux racines latines), d’un papa chilien (aux racines mapuches- Chili) et pourtant, elle se sent avant tout « Suissesse » et même « Genevoise », ceux qui ont « bouté les Savoyards hors de Genève en 1602 » et qui perpétue cet évènement à travers la fête de l’Escalade. Pour une maman « haut-Savoyarde », il faut bien s’adapter et relativiser les faits : Si c’est le peuple genevois qui a sauvé Genève (légende de la Mère Royaume et sa marmite de soupe), ce ne sont pas les savoyards (peuple) qui ont tenté d’envahir la « citée », mais son armée…

Cette année, au programme, il y a le thème de la « citoyenneté ». Durant toute une semaine, les écoles multiplient les activités liées à ce thème : Histoires, spectacles, jeux, cas pratiques, etc.

Les parents sont mis à contribution, grâce à des petites BD distribuées aux enfants tous les soirs, reprenant un thème du jour, débattues préalablement en classe, afin de pouvoir se poursuivre avec les parents, la famille, à la maison.

Apprendre à vivre « harmonieusement » ensemble. A l’école mais aussi au-delà.

Les comportements à adopter, les comportements à éviter.

Pour que l’enfant perçoive mieux le thème, des animaux sont là pour « imager » les mots.

Le « requin », vorace, machine à mordre, à déchirer, « lui d’abord et tant pis pour les autres ».

Ce « requin », au fil de la semaine, apprendra qu’il ne doit pas tjrs se battre, que cela ne sert à rien de tout avoir, de tout vouloir, s’il n’y a personne avec qui partager.

Le « mouton », celui qui suit les autres, qui se sent rassuré en « troupeau », sans savoir où celui-ci le mène, et qui se fond dans le nombre.

Ce « mouton », au fil de la semaine, apprendra à relever la tête et à dire « non », à trouver son propre chemin, à décider pour lui et oser être « différent ».

L’  « éléphant », grand et puissant, maladroit aussi et surtout, qui ne fait pas exprès de commettre des « catastrophes » néanmoins.

Cet « éléphant », au fil de la semaine, apprendra à maitriser sa force, à la mesurer. A regarder où il met ses « pâtes », à faire les choses avec « douceur », comme avec un « bébé », à faire plus attention aux autres, et notamment aux petits.

Ce thème d’une semaine sera un fil conducteur toute l’année. Et suivi à la maison, avec les parents et la famille, ce thème est sans fin, car l’enfant apprendra au fil du temps que le respect des autres, l’affirmation de soi, sont deux forces qui permettent d’exprimer au mieux sa « citoyenneté », son « existence ».

Je ne sais pas comment cela se passe dans tous les autres pays, mais je n’ai pas le souvenir de cela en France (au tps où notre éducation fonctionnait encore pas trop mal), ni même écho aujourd’hui, et je pense que c’est qq chose à développer partout. C’est à cet âge que l’on imprime le plus de « données » et celle-ci me semble « fondamentale », d’autant qu’elle est « insufflée » avec intelligence, puisqu’à travers le jeu, des histoires d’animaux, et le cas de l’enfant lui-même et de son « environnement » (notamment « l’école » mais aussi « à la maison », dans mon « quartier »).

Si cela perdure en Suisse, malgré son virage « libéral » aussi (rentabilité immédiate, profits financiers), c’est grâce à un engagement collectif et citoyens (parents, enseignants), en tout cas, jusqu’au « cycle »… après ??? Ce sera une autre histoire.

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